Nord-Kivu : Le projet FORI exécuté par la COOCENKI redonne espoir aux cultivateurs de maïs à Lukanga
La pratique des principes agroécologiques pose encore un problème en province du Nord-Kivu dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Confrontés à un contexte sécuritaire précaire, les agriculteurs de cette région sont contraints de mener une agriculture d’autosubsistance hors normes et moins rentable. Pour pallier ce problème, des organisations locales, notamment la COOCENKI, LOFEPACO, SYDIP et FOPAC, ont initié le projet « FORI » visant à promouvoir les pratiques agroécologiques. Ce projet soutenu financièrement par le collectif Stratégies alimentaires (CSA) sous le financement d’Agricord issu de l’union europenne et s’exécute dans les territoires de Lubero, Beni, Rutshuru et Masisi .
La COOCENKI, travaille sur l’amélioration la culture du maïs, un produit très important pour les agriculteurs de la région.
Le projet s’intéresse à deux points principaux : l’utilisation des biopesticides à base de plantes locales (comme l’ortie, le piment et le tabac) pour combattre la chenille légionnaire d’automne, un insecte nuisible qui attaque les cultures de maïs. Ensuite, le test de différents types d’engrais amélioré pour booster la production, explique Benjamin Paluku Matungu, président de la COOCENKI, « Les chercheurs ont réalisé des essais pendant deux saisons agricoles, C’est pour cela qu’une visite a été organisée le 6 décembre 2024 à Lukanga, dans le territoire de Lubero, afin de montrer les résultats aux agriculteurs et d’évaluer les progrès », s’est-il réjoui Kambale Musayi, héritier, chercheur en sciences agronomiques à l’Université Catholique du Graben (UCC), a aussi salué l’efficacité des extraits de plantes comme de l’ortie, le piment et le tabac pour lutter contre la chenille légionnaire. « Jusqu’à maintenant, c’est une réussite, surtout dans la lutte agroécologique contre la chenille légionnaire. Nous utilisons des extraits de plantes comme l’ortie, le piment et le tabac, qui ont été efficaces contre les attaques de chenilles légionnaires. Nous sommes déjà à 75 % dans le processus d’appropriation. La saison prochaine, ces techniques seront partagées et utilisées partout. Nous encourageons les agriculteurs de Lukanga et tous ceux qui nous soutiennent ». Il a encouragé les agriculteurs à continuer à utiliser ces méthodes naturelles dans la lutte contre la chenille légionnaire d’automne et autres insectes ravageurs de la culture de maïs . Les agriculteurs locaux ont exprimé leur satisfaction.
Katembo Lukombola, est président de la Coopérative agricole pour le développement de Lukanga (COOADELU), « Nous avons été formés il y a deux ans et nous constatons que les résultats sont bons. Nous remercions infiniment la COOCENKI et espérons qu’ils continueront ainsi. »
Kavugho Wikere Irène, une agricultrice de maïs, a témoigné que grâce à ces nouvelles techniques, elle a une production florissante. Avant, elle récoltait seulement cinq seaux de maïs, mais aujourd’hui, elle en récolte tout un sac entier. « Nous avons vu des progrès par rapport à avant la formation. Avant, les insectes détruisaient nos maïs. Avant la formation, je récoltais seulement 5 seaux de maïs. Depuis la formation, j’utilise les bonnes pratiques et maintenant je récolte un sac de maïs dans mon champ. Nous remercions beaucoup la COOCENKI, car grâce à cela, nous pouvons scolariser nos enfants. Nous espérons qu’ils organiseront plus de formations pour que les rendements augmentent encore », a-t-elle plaidé.
Kahindo Syaghuswa Espérance, cette autre agricultrice est membre de la COOADELU, elle témoigne aussi des bénéfices du projet. « Ils nous ont appris des bonnes pratiques, comme la fertilisation biologique de nos champs, la plantation en lignes, la période pour faire le sarclage et l’utilisation de produits pour tuer les insectes. Avant, nous avions un gros problème de chenilles. Maintenant, nous fabriquons nous-mêmes des produits pour lutter contre les chenilles. Avant, je récoltais seulement 8 seaux, mais maintenant, je récolte 18 seaux dans mes deux parcelles parce que j’ai suivi les techniques apprises avec la COOCENKI. Grâce à cela, je peux payer les frais scolaires pour mes enfants et aider au développement de ma famille. »
Depuis deux ans, le projet FORI accompagne les agriculteurs dans la culture du maïs. Elle leur apporte des nouvelles techniques, adaptées aux réalités de la région. Ces efforts ont déjà permis d’améliorer la production de maïs et aide les agriculteurs à faire face aux problèmes liés aux insectes ravageurs.